Publié le 16 juil. 2007 à 3:30 À Challes, dans la Sarthe, le bruit des métiers à tisser est aussi familier aux habitants que celui des cloches de l'église. Depuis 1814, l'atelier Le Crin fabrique ici des tissus à base de crin de cheval, un travail de patience, entièrement manuel, sur des métiers à tisser uni ou Jacquard du XIXe siècle. « Chaque tisseuse fabrique 2 à 3 mètres de toile par jour, mais cette sage lenteur reste la garantie d'un travail d'exception de très grande qualité. C'est ce travail entièrement manuel, hors du temps, qui séduit avant tout les acheteurs », estime Olivier Nourry, directeur général de la Ceda, éditeur de tissus du groupe Hermès, qui détient depuis 1996 cet atelier récemment labellisé « entreprise du patrimoine vivant ». Le tissu de Challes est essentiellement utilisé par les décorateurs et les architectes pour l'ameublement, le revêtement des chaises, des têtes de lit, les rideaux. On le retrouve à Buckingham Palace, à la Maison-Blanche, à l'Elysée, au Sénat, au palais royal de Zarzuela à Madrid, au Louvre ou au Metropolitan Museum de New York et dans bien d'autres châteaux et ambassades.
Délai moyen constaté, sous réserve de disponibilité. La marque Le Crin crée des tissus façonnés à partir de crin de cheval depuis 1787. Cette matière exceptionnelle, douce, solide et inusable, en fait un tissu d'ameublement très haut de gamme. Ces collections classiques et contemporaines sont aujourd'hui présentent dans les plus belles demeures du monde, du Louvre à la Maison blanche. La matière première provient de la crinière et de la queue de chevaux originaires de Mongolie. Triés et peignés, chaque brin est présenté à la main sur des métiers à tisser du 19ème siècle qui produisent chacun trois mètres de tissu par jour. Lin, laine, sisal, coton, ou encore fils métalliques et motifs imprimés sont aujourd'hui tissés avec le crin, afin de créer de nouveaux effets et coloris. La société Le Crin a obtenu en 2007 le label « Entreprise du patrimoine vivant ». Héritière d'un brevet déposé en 1787, la marque Le Crin crée des tissus d'une élégance incomparable façonnés à partir de crin de cheval.
Le petit village de Challes (Sarthe), situé à 20 kilomètres du Mans, recèle un inestimable trésor. Derrière un mur discret, dans un jardin à l'ombre de l'église, se cache Le Crin, dernier atelier au monde de tissage manuel de crin de cheval. Ce savoir-faire unique, précieusement préservé depuis le dépôt d'un brevet en 1787, a valu à la société le label « entreprise du patrimoine vivant » en 2007. Il est entretenu et transmis par une équipe de dix personnes. Vedettes de ce lieu mystérieux, les huit tisseuses travaillent sur quatorze métiers Jacquard datant du XIXe siècle, équipés de cartes perforées conçues sur mesure pour la réalisation des différents motifs. Ces machines, qui tournent en alternance, permettent de produire, à la demande, des bandes de tissu d'ameublement – les laizes –, dont les 48 modèles différents sont très prisés des décorateurs et architectes d'intérieur. Pour être autonome sur ces métiers, il faut à chaque tisseuse entre un et deux ans de pratique, afn d'acquérir la précision nécessaire.
À Challes, c'est millimètre par millimètre que le tissu se révèle en laizes de 60 centimètres, largeur naturellement limitée par la taille de la queue du cheval. Ainsi, 4. 000 mètres sortent chaque année de l'atelier, aux antipodes des machines industrielles où la production quotidienne se mesure en kilomètres-heure. La matière première provient de Mandchourie où les troupeaux évoluent dans des plaines sans arbres ni barbelés susceptibles d'endommager leur panache. Au naturel, le crin existe dans les coloris blond, noir, alezan ou palissandre. Pour certaines étoffes, l'entreprise s'autorise également du crin végétal venant du sisal, une plante fibreuse. Avant le tissage, le crin de cheval doit être impérativement trié à la pince à épiler pour le nettoyer de toutes ses impuretés. Un premier tri est effectué en Chine. Le métier est ensuite alimenté selon un ordre très précis à l'aide d'une pincette qui sert à passer la trame à travers la chaîne, longitudinale. « On ne soupçonne pas la dextérité nécessaire à un tel travail », observe le dirigeant.
L'opération prend entre deux heures et demie et cinq heures selon le nombre de fls, qui peut aller de 650 à 1 540. Enfin, les tisseuses peuvent démarrer leur minutieux travail! A un rythme extrêmement soutenu, elles saisissent un crin d'une incroyable finesse puis un autre, les glissent dans un minuscule crochet qui les entraîne dans le tissage. Parfois, selon les modèles, elles ajoutent des fls naturels (lin, laine, sisal... ) ou synthétiques (Lurex... ). La rapidité et une technique exemplaire ne suffisent pas, il faut aussi avoir un oeil de lynx! En effet, le crin n'a ni la même épaisseur ni exactement la même couleur à chacune de ses extrémités. On doit donc en alterner le sens pour obtenir une étoffe d'une parfaite régularité. L'indispensable « chipotage » Intimement liée à l'univers du luxe, la maison n'a pas droit à l'erreur. Une fois terminée, chaque laize est minutieusement inspectée. La phase de « chipotage » est essentielle: les bordures sont égalisées, et toutes les petites fbres désagréables au toucher sont éliminées à l'aide d'une pince.
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